La FIJ appelle à la libération de deux journalistes français enlevés en Afghanistan La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), dont le SNJ est membre fondateur, fait part de son inquiétude sur le sort des deux journalistes français de France Télévisions, enlevés depuis le 30 décembre en Afghanistan. Elle appelle toutes les parties concernées à tout faire pour obtenir leur libération immédiate. « Les récentes déclarations des autorités françaises selon lesquelles elles ont reçu l’assurance que les deux journalistes étaient "en vie" sont encourageantes, a affirmé Aidan White, Secrétaire général de la FIJ. Mais le temps passe et nous exhortons toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour leur libération. » Selon la presse française, les deux journalistes de la chaîne publique française ont été enlevés avec trois ressortissants afghans qui les accompagnaient, le 30 décembre dernier, sur la route entre Surobi et Tagab, dans la province de Kapisa, sous contrôle sécuritaire des troupes françaises. La FIJ soutien les efforts des gouvernements français et afghan en vue la libération de deux journalistes et leurs collègues afghans. Elle s’étonne toutefois des propos tenus par le secrétaire général du Président français, M. Claude Guéant, le 17 janvier devant la presse, pour évoquer le "coût considérable" de l’opération de recherche des deux journalistes. La Fédération regrette également les propos du président français Nicolas Sarkozy rapportés par M. Guéant, selon lesquels le chef de l’Etat a accusé les deux journalistes d’ "imprudence vraiment coupable" et qui font suite aux propos rapportés par le ministre de la Défense selon lequel M. Sarkozy a fustigé « l’inconscience » des journalistes. « Il est inacceptable d’accuser les journalistes d’imprudence, d’inconscience ou d’être coupable de quoi que soit alors qu’ils cherchent simplement à travailler de façon indépendante pour informer le public, a ajouté M. White. Cela est d’autant plus vrai dans un pays comme l’Afghanistan, où l’insécurité règne partout. Cela reviendrait à interdire la présence des médias étrangers dans tout le pays. » La FIJ rappelle que les journalistes en Afghanistan, comme ailleurs dans le monde, font leur métier en étant présents sur le terrain pour informer les citoyens et qu’il n’est pas adéquat de parler de "recherche du scoop" quand on connait les risques d’exercer ce métier dans des zones aussi dangereuses que l’Afghanistan. « De telles déclarations sont infondées et mal avisées d’autant plus que les deux journalistes sont toujours détenus », a conclu M. White.
Le 22 janvier 2010