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  • : Le blog de Le SNJ de la SNIC
  • : Syndicat national des journalistes à Paris Normandie, Havre-Libre, Havre-Presse et progrès de Fécamp
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Les élus du syndicat national des journalistes de la  Société normande d'information et de communication (ex-Société normande de presse, d'édition et d'impression ou SNPEI)  vous proposent ce blog. Essentiellement à destination des salariés de Paris-Normandie, du Havre-Libre, du Havre-Presse, de Liberté-Dimanche (et de ses avatars) et du Progrès de Fécamp, ce blog a pour ambition de vous apporter les informations syndicales de l'entreprise, à l'exclusion des résultats économiques pour des raisons de confidentialité.
Le directeur de publication de ce blog est : Benoît Marin-Curtoud (snj_snic@yahoo.fr et b.marincurtoud@presse-normande.com). Les commentaires postés sur ce blog seront, le cas échéant, modérés, le SNJ se devant de respecter les lois sur la presse, sur la diffamation, sur la propriété intellectuelle.

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Face aux difficultés -qu'elles soient économiques ou déontologiques - qui rendent l'exercice du métier de journaliste de plus en plus difficile, face à la crise économique tout court, les élus de la SNIC vous proposent ce blog. Un outil pour vous permettre de réagir, d'exprimer vos attentes.
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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 18:16

L’intersyndicale de Nice-Matin a été reçue, pendant presque deux heures ce 13 août 2014, par les cabinets de trois ministères : la Communication, l’Economie et le Travail. Son porte-parole et délégué SNJ, Jean-François Roubaud, a pu présenter et expliquer le projet de reprise dont il est l’initiateur. Les représentants de l’Etat l’ont trouvé sérieux et se sont engagés à fournir assistance technique et juridique afin qu’il puisse avoir toutes ses chances devant le tribunal de commerce qui va décider à la rentrée de l’avenir du quotidien.

 

« Simonne a 91 ans. Elle s’occupe depuis la nuit des temps d’un refuge pour animaux dans le Var, du côté du Thoronet. Fortuitement, Roselyne a appris que le quotidien qui l’a accompagnée une grande partie de sa vie était en danger. Lui et les gens qui le font vivre. Roselyne, ça l’a mise en colère. Dieu sait pourtant que comme tout un chacun, elle nous a tour à tour aimés, détestés, elle nous a dévorés, puis délaissés, mais elle ne nous a jamais perdus de vue. Avec ses petits moyens, sans que personne ne le lui ait demandé, Roselyne est notre donneur zéro. 3800 euros de ses économies, elle les a mis sur notre rêve pas si fou ».

Ainsi est née ce mois-ci la campagne « L’enjeu c’est ton Quotidien, Sauvons les journaux Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin ». En grande difficulté financière à la suite d’une gestion calamiteuse de GHM (Groupe Hersant Média), Nice-Matin a été placé en redressement judiciaire fin mai. Le journal est donc en vente et plusieurs repreneurs ont fait acte de candidature, déposant auprès du tribunal de commerce de Nice des dossiers qui parlent avant tout de casse sociale : le groupe belge Rossel (La Voix du Nord), Azur Santé, Georges Ghosn (ex-propriétaire de La Tribune), Paris-Normandie et Bruno Ledoux, déjà repreneur de Libération.

Salariés et lecteurs mobilisés

Les salariés veulent eux parler d’avenir. Journalistes, ouvriers du Livre, rotativistes, administratifs, commerciaux et avant tout attachés à leur journal, ils croient en l’avenir d’un titre qui génère 90 millions de chiffres d’affaires, quotidiennement acheté par 130 000 personnes et régulièrement lu par 800 000 Azuréens, Varois et Corses. C’est pourquoi, ils ont aussi fait une proposition : celle de racheter eux- mêmes Nice-Matin, en constituant une SCOP (société coopérative et participative). Ce n’est pas un rêve, c’est possible, ça peut marcher ! Le capital de départ est déjà trouvé : chaque salarié du groupe est appelé à participer au financement. Avec l’aide de l’Union régionale des SCOP, le soutien de banquiers vertueux et grâce à un partenaire privé qui est prêt à suivre sur un deal 60-40. Là où les autres candidats veulent licencier en masse, ce projet s’en tient à de simples départs volontaires. En ne faisant partir que 120 salariés-volontaires, cette proposition est en mesure de réaliser 14 millions d’euros d’économie afin de remettre le journal sur les rails d’une gestion saine.

L’appel aux lecteurs concernant 300 000 euros permet lui de sauver dix emplois. Alors que les candidats à la reprise s’apprêtent à sacrifier les plus jeunes salariés sur l’autel du retour à une rentabilité immédiate, ce montant assure aux quinquagénaires volontaires de partir avec des indemnités dignes de ce nom. Ainsi, le projet de reprise repose sur une contribution directe des salariés, l’accompagnement de l’union régionale des SCOP, le soutien de partenaires privés et un financement bancaire des investissements... Sans oublier, symboliquement mais ô combien importante, la contribution du public !

Déjà 160 000 euros récoltés

En une semaine, déjà 160 000 euros ont été récoltés (chacun donne ce qu’il veut, à partir de cinq euros, avec ou sans contrepartie listée), via un site dédié (http://fr.ulule.com/sauvons-nicematin/) et de nombreux messages de soutien ont afflué, qu’il s’agisse de particuliers, d’associations ou de personnalités. Bien sûr, les dons seront remboursés si le projet des salariés n’est pas retenu. Le dossier a pris en outre un tour politique, tous bords confondus, ce qui a donné à ce projet une visibilité médiatique indéniable, au-delà de son caractère inédit et optimiste. Pour preuve, le soutien public de la ministre de la Culture, qui a reçu ce mercredi les représentants du personnel.

L’aventure se poursuit jusque fin septembre, quand seront examinées les offres de reprise par le tribunal. En attendant, la campagne de recrutement continue. Les salariés d’un grand journal régional issu de la Résistance ont en effet bien l’intention de lever une armée pacifique de partenaires. Pour la défense du pluralisme et de la liberté d’information, des emplois et des conditions de travail. Avec le soutien sans faille du SNJ, premier syndicat de la rédaction, au coeur d’une formidable bataille dépassant les frontières de la région et du titre. De quoi encourager ce qui n’était encore récemment qu’une utopie.

Bien évidemment, les adhérents du SNJ sont appelés, s’ils le souhaitent, à apporter leur pierre à l’édifice et à relayer cette action... Pour cela, rien de plus simple : http://fr.ulule.com/sauvons-nicematin/ Pour ceux qui veulent envoyer des chèques à la SCMO Nice-Matin : SCMO Nice-Matin, 214 boulevard du Mercantour, 06290 Nice cedex 3.

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 18:31

 

Ce jour, le journal le Monde annonce que Nice-Matin pourrait voir l'arrivée de nouveaux investisseurs mais qu'il y a des conditions suspensives, et notamment la conclusion très rapide d'un PSE.... Si on ne sait rien de l'identité des investisseurs, la méthode rapelle de très près celle employée par GHM quand il s'agissait de négocier l'arrivée du groupe Rossel en Normandie (une arrivée qui finalement ne s'est pas faite). La méthode employée est simple ; multiplier pendant des mois des signaux alarmants, voire alarmistes, pour sortir du chapeau un actionnaire de dernière minute. Avec un message clair aux organisations syndicales ; c'est le PSE qu'on vous propose, sans négociation, parce qu'il faut aller vite, sinon c'est le tribunal de commerce voire pire... La direction souhaite clore le PSE "dans les premiers jours de février".  Décidément, Hersant n'est ni social, ni sociable.

Le SNJ de Paris-Normandie/Havre-Libre, solidaire des luttes des camarades niçois

 

Nice-Matin : la direction évoque la « possible » arrivée de nouveaux actionnaires
« Une entrée au capital de nouveaux actionnaires est désormais possible », écrit la direction de Nice-Matin dans un communiqué, mardi 28 janvier. Si le groupe affirme avoir dit aux représentants du personnel que les discussions engagées avec des investisseurs depuis l'automne avaient évolué « positivement », il ne donne pour autant pas plus de détails sur l'identité de ces derniers.

Surtout, la direction pose des conditions à l'arrivée de futurs actionnaires : elle demande « la levée d'un certain nombre de conditions suspensives, dont un accord sur le plan de réorganisation et ses mesures sociales d'accompagnement (PSE) puis un accord sur l'étalement de certaines dettes sociales et fiscales ».


Le reste de l'article sur : http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/01/28/nice-matin-la-direction-evoque-la-possible-arrivee-de-nouveaux-actionnaires_4355821_3236.html

 

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 18:58
Intersyndicale Nice-Matin/Var-Matin
L'intersyndicale de Nice-Matin souligne les risques d'un placement en redressement judiciaire de leur entreprise...
"Laissera-t-on faire ? Comme si la morale, définitivement, n’était plus qu’une vague option dans notre Etat de droit ou dans ce qu’il en reste. Laissera-t-on, un actionnaire privé, pourtant en capacité de refinancer une entreprise dont il est resté propriétaire (après avoir obtenu l’effacement de 170 M d’euros de ses dettes), se défausser sur les contribuables ?

L’explication ? On vous la fait courte. Dans quelques jours, GHM risque d’être contraint de placer notre entreprise en redressement judiciaire avec ce que cela implique de drames sociaux - licenciements secs, sacrifice des plus jeunes -, donc de casse de l’entreprise.
Si GHM choisit cette option, c’est qu’il n’a pas trouvé de partenaire pour assumer ses devoirs et que, même dos au mur, il refuse d’autofinancer ce qui lui incombe. Or, la famille Hersant a les moyens de le faire sur ses propres deniers. Rappelons qu’il faut environ 25 millions pour relancer notre entreprise.
Hersant ne les a donc pas trouvés dans la poche d’un autre, et ne veut pas les sortir de la sienne.

Sa solution ? Vendre la Corse, non pas pour permettre à notre entreprise de se développer, mais pour se sauver. Et surtout faire payer à l’Etat, aux contribuables, ses propres manquements. Comme nos salaires de janvier, le coût des futurs licenciements auquel on n’échappera pas dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, ce ne sera pas Hersant qui les paiera, mais un fonds public, les AGS. C’est l’Etat qui les avancera pour lui, s’acquittant de la facture d’un privé pour mieux permettre à ce dernier de se sauver.

La voilà, la morale de ce drôle de capitalisme made in France. La triste histoire de notre journal sous l’ère GHM devient du coup un cas d’école. Car l’argent public est-il destiné à palier les combines d’actionnaires privés ? Fera-t-on en haut lieu, à la barre de nos tribunaux, sous les ors des ministères, comme si tout cela était normal... alors que Nice-Matin et Var-Matin disposent - ou disposaient - de deux actionnaires, Hersant et Tapie. Et que chacun à sa manière a les moyens d’assumer la poursuite d’activité de notre entreprise. Le premier, Hersant, investit en Suisse ce qu’il refuse de financer ici, préférant jouer un coup de poker avec l’argent public. Le second, Bernard Tapie, avait clamé haut et fort, par voie de presse – Le Parisien, les Echos, etc – qu’en cas de défaillance de GHM, il ferait le job et investirait dans Nice-Matin. En février dernier, il empruntait pour payer nos salaires. Depuis, il semble s’accommoder de son repli sur La Provence.

Laissera-t-on faire cela ?! Où est l’Etat de droit ? Où est le vrai capitalisme qui entreprend en prenant des risques ?! AU SECOURS !!!!!!"

Les bureaux,

jeudi 16 janvier 2014

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 10:26

"Tu nous sors de là ou tu t’en vas !

 

Un mois et demi qu’on négocie. Pour VOUS, pour NOUS TOUS. Pour conjuguer au futur un plan de restructuration qui ne soit pas un carnage purement financier. Pour imposer un plan de développement afin que notre journal ait un vrai avenir", communique l'intersyndicale de Nice-Matin/Var-Matin.

"Un mois et demi que l’actionnaire nous renvoie dans les cordes. Et puis hier, enfin, il semble comprendre ce que le mot négociation veut dire.

Les négos devaient s’arrêter aujourd’hui. Nous n’étions pas prêts à faire plus que ce que le plan alternatif – largement diffusé – prévoit. Et surtout, nous avions un impératif catégorique : la mise en oeuvre sur 3 ans de ce plan parce qu’aucun licenciement sec ne peut être tolérable !. Coup de théâtre hier, l’actionnaire vient de nous demander une semaine supplémentaire de réflexion afin d’étudier la faisabilité de NOTRE plan.

A la bonne heure ! Histoire d’éviter de tomber dans l’un des nombreux pièges que GHM sait tendre, nous avons tout de même exigé des garanties. La meilleure étant que l’inspection du travail en valide le principe. C’est fait.

Une bonne nouvelle ? On aimerait le croire. Sauf que, désormais, la balle est dans le camp de notre actionnaire. Il y a donc un plan. Mieux, il pourrait être partagé par les salariés, et donc serait synonyme de paix sociale... Gare à toi actionnaire s’il ne devait servir à rien ! Oui, à rien. Car si M. Hersant ne trouve pas, avant le tout début janvier, une solution pour le financer ou s’il ne laisse pas la place à un vrai actionnaire-investisseur capable de relever avec nous le défi, il nous aura entraînés avec lui dans sa chute. Le redressement judiciaire, il en porterait seul la responsabilité. Or, aujourd’hui, il est évitable. Alors M. Hersant, notre message, c’est maintenant « ON NE JOUE PLUS ! » : tu nous sors de là en faisant enfin ton job d’actionnaire. Une fois en cinq ans, ça ne serait pas un luxe !"

Intersyndicale Nice-Matin/Var-Matin

vendredi 29 novembre 2013

 

 

 

 

L'histoire semble hélas se répéter pour le groupe GHM (ancien propriétaire des quotidiens haut-normands et qui avait lâché Paris-Normandie pour ne pas financer un plan social digne).

 

 

On lira avec un intérêt le papier du Figaro (qu'on ne peut guère soupçonner de proximité avec les salariés de GHM) du 5/11 dernier sur les échéances de GHM dans le Sud et dont voici l'attaque :
148 postes menacés au sein du groupe Nice-Matin

Dans une situation financière précaire, le groupe Nice-Matin a précisé ce vendredi son projet d'économies, qui comprend notamment 148 suppressions de postes. Alors que les syndicats négocient depuis mi-octobre les conditions d'application de ce plan de restructuration, ils ne sont pas encore parvenus à un accord avec la direction.

Afin d'éviter tout licenciement, les syndicats privilégient un «étalement sur trois ans» des départs. La direction estime elle qu'un délait «de douze à quinze mois» serait «raisonnable». «Aucun licenciement sec ne peut être tolérable!», a prévenu l'intersyndicale des quatre organisations représentatives dans un communiqué. Les salariés s'étaient déjà mobilisés début novembre pour protester contre le projet de plan social. Les négociations ont été suspendues jusqu'à vendredi prochain, le temps que la direction des ressources humaines procède à un inventaire du nombre de volontaires à un départ rapide du groupe. Le groupe Nice-Matin comprend les titres Nice-Matin, Var-Matin , Monaco-Matin et 50% de Corse-Matin.

La suite sur :

http://www.lefigaro.fr/medias/2013/11/29/20004-20131129ARTFIG00627-148-postes-menaces-au-sein-du-groupe-nice-matin.php

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 09:35

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) prend acte de l’ouverture d’une enquête préliminaire visant des suspicions d’abus de biens sociaux dans la gestion du groupe Hersant.

Lourdement endetté, conséquence d’une stratégie hasardeuse, Groupe Hersant Média (GHM) avait été à l’origine du plus important plan social de France en 2011 lors de la liquidation de la Comareg (Paru Vendu) : 1650 emplois supprimés, et la prise en charge des salariés par les fonds publics.

En 2012, ce fut le placement en redressement judiciaire de Paris-Normandie et des titres normands du groupe, puis la reprise, avec des dizaines de licenciements à la clé. Le pôle Champagne-Picardie a quant lui fait l’objet d’une cession au groupe Rossel, qui a annoncé une restructuration. Les titres du pôle Sud et d’Outre-Mer sont dans l’attente des conclusions et conséquences du rapprochement opéré avec Bernard Tapie récemment...

Le SNJ se réserve le droit de se constituer partie civile et se félicite de voir que la justice souhaite examiner de près le fonctionnement financier du groupe. Il sera attentif à ce que les salariés soient, le cas échéant, considérés comme les premières victimes d’éventuelles irrégularités.

Première organisation de la profession, le Syndicat national des journalistes a toujours considéré que l’actionnaire principal de GHM, Philippe Hersant, résident fiscal en Suisse, où il a bâti un autre groupe de presse, devait être placé face à ses responsabilités.

 

 

 

En avril 2012, dénonçant la stratégie de GHM, les salariés de Paris-Normandie et de la Presse Havraise avaient envahi le golf de la famille Hersant à Nantilly (Eure-et-Loir). C'est notamment les flux financiers vers ce golf qui seraient l'objet de l'enquête.

113-chez-Hersant

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 10:22

Hier, le tribunal de commerce du Havre a décidé, suivant en cela les demandes de l'administrateur judiciaire et des salariés, d'accorder quelques jours de répit à la SNPEI.

La situation, faut-il le rappeler, est compliquée. A la date du 19 juin, date limite précédente du dépôt des offres de reprise, la SNPEI n'avait plus de repreneurs. Le groupe Rossel, qui cherche avant tout à prendre le contrôle du pôle CAP, avait jeté l'éponge le 5 juin. Jean-Charles Bourdier, qui s'était mis sur les rangs en avril, avait lui aussi abandonné son projet faute d'avoir obtenu suffisamment de financements. Restaient MM. Ellie et Huertas qui, quelques jours avant l'audience du tribunal, avaient déclaré "suspendre" leur offre faute de visibilité tant sur des éléments contractuels liant les titres normands à GHM que sur le montant prévisible qu'ils auraient à débourser sur les clauses de cessions.

 

Cette suspension - qui équivalait à un retrait en droit commercial - était-elle définitive ? Nous le craignions. Petite bouffée d'oxygène, les deux repreneurs se sont présentés hier devant le tribunal de commerce, ont défendu leur projet, ont expliqué avoir besoin d'un délai pour finaliser leur offre.

 

Nous avons insisté lors de l’audience que s’il restait un avenir pour nos titres et nos emplois, il fallait nous donner le temps nécessaire pour y parvenir. Nous ne pouvons pas nous résigner à voir notre presse disparaître. Et nous avons précisé à nouveau que nous étions ouverts à étudier toutes les offres avec les porteurs de projets. Le procureur ayant entendu nos revendications, votre mobilisation et pris en compte ce que subissent les salariés depuis le début de l’année, a évoqué une « ultime chance ».

 

C'est pourquoi le tribunal de commerce a accordé à la SNPEI, SNP un mois de période d'observation supplémentaire (cette phase se terminera le 20 juillet). Une nouvelle date limite de dépôt des offres de reprise a été fixée au 29 juin. C'est dans cet intervalle que MM. Ellie et Huertas devront finaliser leur projet, mais c'est aussi jusqu'au 29 juin que d'autres repreneurs peuvent déposer des offres. On sait qu'un autre repreneur, dont l'identité est pour l'instant inconnue, travaille à un projet qui est socialement bien plus destructeur. Une rencontre avec les organisations syndicales doit être organisée d'ici le 29 juin.

 

Le 5 juillet, une nouvelle audience du tribunal de commerce aura lieu. Il s'agira de constater si une offre de reprise valable est présente ou non. Et éventuellement d'ordonner la reprise ou la liquidation.

 

A ce jour, l'offre de reprise de MM. Ellie et Huertas est la plus aboutie même si elle souffre d'imperfections soulignées lors de l'audience du tribunal de commerce. Elle suppose 83 suppressions de postes. Depuis que cette offre est sur la table, les élus et les organisations syndicales n'ont eu de cesse de la "pousser" pour qu'elle aboutisse, sachant qu'il n'y avait d'autre alternative que des suppressions d'emplois plus importantes encore, faute de porteurs de projets socialement mieux disants.

A l'issue de nombreuses discussions, les organisations syndicales sont arrivées à un pré-accord avec MM. Ellie et Huertas qui ont entendu un certain nombre de nos revendications, portant notamment sur les catégories professionnelles et la ventilation des effectifs touchés par les suppressions de postes.

 

Il s'agit, vous l'aurez compris, d'un choix contraint pour éviter la liquidation synonyme de casse sociale encore plus grande, d'autant qu'il apparaît que de grands groupes de presse lorgnent aujourd'hui sur la zone de diffusion haut-normande et espèrent pouvoir s'y installer après l'éventuelle liquidation de la SNPEI. Depuis la mise en redressement judiciaire de la SNPEI, les équipes syndicales et les élus, s'ils ont porté de nombreuses revendications, s'ils ont porté la parole dans tous les ministères et auprès de tous les élus locaux, s'ils ont multiplié les actions pour faire entendre votre voix, ont néanmoins à chaque fois fait face à des situations de contrainte. Les premiers plans (Rossel et Bourdier) n'étaient pas négociables. Aujourd'hui le mariage même entre le groupe Rossel et GHM semble compromis au vu des discussions au pôle CAP. En l'absence de ce rapprochement, les banques, à qui GHM doit 220 millions d'euros, risquent fort d'exiger immédiatement leur dû, ce qui entraînera la mise en redressement judiciaire de l'ensemble du groupe GHM.

 

A la SNPEI, il ne restait que l'offre de MM. Ellie et Huertas. Là encore, le nombre de suppressions d'emplois était un préalable. Et le groupe GHM n'a pas, au départ, facilité l'émergence de cette offre de reprise.

 

Il appartient désormais à MM. Ellie et Huertas de présenter une offre qui soit conforme aux négociations menées avec les organisations syndicales et qui donne au tribunal de commerce des garanties juridiques suffisantes pour qu'elle soit acceptée. A défaut, et si aucun autre projet de reprise n'est valablement présenté d'ici le 29 juin, on peut craindre une liquidation. Se posera alors la possibilité que les salariés prennent eux-mêmes leur destin en main. 

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 11:40

Ce matin, en présence de l'administrateur judiciaire, les élus du comité d'entreprise de la SNPEI ont eu connaissance de trois offres de reprise.

Elles émanent de Jean-Charles Bourdier, qui présente un projet tourné vers le numérique et suppose la suppression d'environ 120 postes (la même configuration que la proposition de la direction actuelle de la SNPEI). Autre offre, celle de MM. Ellie et Huertas. Détaillée, elle est mieux disante socialement (de l'ordre de 85 suppressions d'emploi). Enfin, le groupe Rossel a fait un début d'offre de reprise mais conditionne sa réalisation au rapprochement effectif entre GHM et Rossel ainsi qu'à la reprise du pôle CAP de GHM. Là encore, ce sont 120 postes qui seraient supprimés (régie pub comprise).

Chacune de ces offres est assortie de conditions suspensives drastiques, ne voulant pas laisser aux organisations syndicales une réelle marge de négociation. L'offre de Jean-Charles Bourdier est assortie d'une proposition d'investissement sur une nouvelle rotative.

Le financement de ces offres, du moins pour les deux premières, demeure problématique.

 

Davantage d'infos ultérieurement.

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 08:24

Le mouvement de concentration esquissé entre le groupe GHM (Paris-Normandie, l'Union de Reims, La Provence, Nice-Matin) et le groupe belge Rossel (La Voix du Nord) depuis le mois d'octobre est un catalyseur de destructions d'emploi. A bout de souffle, endetté de façon disproportionné (voir posts précédents), Groupe Hersant Medias se désengage et pour éviter que ses actionnaires y perdent des plumes, veut faire payer aux salariés le prix de son endettement.

270 emplois sont menacés à l'Union de Reims

120 emplois sont menacés à Paris-Normandie

Des menaces pèsent sur Nice-Matin et La Provence...

 

Pour montrer leur détermination, les salariés des titres concernés, mais aussi de la Voix du Nord et des titres belges du groupe Rossel manifestent le 22 mai à Lille.

Pour les salariés du pôle normand, pensez à vous inscrire dans les cars auprès des élus du CE.

Le 24 mai, les délégations syndicales revoient le groupe Rossel et GHM à Paris, sous l'égide du nouveau ministère du Travail. Il est capital que cette mobilisation soit un succès.

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 08:12

C'est ce matin que les élus au comité d'entreprise de la SNPEI (Société normande de presse, d'édition et d'impression soit Le Havre-Libre, le Havre-Presse, le Progrès de Fécamp, Le Havre Dimanche et Paris-Normandie) vont connaître les offres de reprises déposées au tribunal de commerce (les offres devaient être déposées, en dernier ressort, hier à 16 heures). Un comité d'entreprise extraordinaire a lieu à partir de 9 heures. A la suite de cette réunion, nous vous communiquerons les éventuels repreneurs des titres normands.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 11:24

Les salariés croient en l'avenir du journal...

… mais pas dans leurs dirigeants !

Une motion de défiance votée par les journalistes à l'égard de la rédactrice en chef. Et une autre, votée, trois jours plus tard, par l'ensemble des catégories professionnelles à l'égard de la direction générale. Les salariés du pôle normand croient en l'avenir de leurs journaux, mais donnent un carton rouge à leurs dirigeants.

La direction du pôle normand de GHM (Groupe Hersant Médias) cherche à s'exonérer de toute responsabilités dans la situation catastrophique que nous vivons actuellement. La procédure de redressement judiciaire et le plan social qu'elle se propose d'appliquer ne seraient que les conséquences de la crise économique et de la crise de la presse. C'est aller un peu vite en besogne, ainsi que les salariés viennent de le rappeler ces derniers jours, en votant deux motions de défiance. Un carton rouge à double détente en quelque sorte !

Vendredi, réunis en assemblée générale à Déville, les journalistes, à une majorité de 80 %, ont voté la défiance à la rédactrice en chef. Un geste fort qui signifie que les journalistes de Paris-Normandie et de la presse havraise ne font pas confiance à la rédaction en chef pour formuler un projet éditorial de redressement qui soit pertinent.

Lundi, à Déville toujours, c'est l'ensemble du personnel, cette fois, qui a exprimé, lui aussi à l'unanimité, sa défiance à l'égard de la direction. Second geste fort en trois jours pour signifier plusieurs choses. Tout d'abord que le personnel n'a pas apprécié que la direction (grande première dans la presse quotidienne régionale) ait choisi de nous mettre au tribunal de commerce, rompant ainsi tout dialogue social. 

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